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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 15:55

 

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Esprit & Vie n°78 / mars 2003 - 2e quinzaine, p. 42-43.

1. Temps fort de prière, de jeûne et d'engagement à l'égard de ceux qui sont dans le besoin, le carême offre à tout chrétien la possibilité de se préparer à la fête de Pâques en examinant avec soin sa propre vie, la confrontant d'une manière spéciale avec la Parole de Dieu qui éclaire la route quotidienne des croyants.

Cette année, comme guide de réflexion pour le carême, je voudrais proposer la phrase extraite des Actes des Apôtres : « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir » (Ac 20, 35). Il ne s'agit pas d'un simple rappel moral, ni d'un commandement qui parvient à l'homme de l'extérieur. L'inclination au don est inscrite dans les profondeurs intimes du cœur humain : toute personne éprouve le désir d'entrer en relation avec les autres et se réalise pleinement quand elle se donne librement aux autres.

2. Notre époque est malheureusement influencée par une mentalité particulièrement sensible aux sollicitations de l'égoïsme, toujours prêt à se réveiller dans le cœur de l'homme. Dans la vie sociale, de même que dans les médias, la personne est souvent sollicitée par des messages qui, de manière insistante, ouvertement ou subrepticement, exaltent une culture de l'éphémère et l'hédonisme. Bien qu'une attention aux autres ne fasse pas défaut dans des situations de catastrophes écologiques, de guerres ou d'autres cas d'urgences, il s'avère, en général, difficile de développer une culture de la solidarité. L'esprit du monde affaiblit la tendance intérieure au don désintéressé de soi aux autres et pousse à satisfaire ses propres intérêts particuliers. Le désir d'accumuler des biens se fait toujours plus pressant. Il est évidemment naturel et juste que chacun, grâce à ses talents personnels et à son travail, s'attache à obtenir ce dont il a besoin pour vivre, mais le désir exagéré de posséder empêche la créature humaine de s'ouvrir au Créateur et à ses semblables. Les paroles que Paul adressait à Timothée ont la même valeur pour tous les temps : « La racine de tous les maux, c'est l'amour de l'argent. Pour s'y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes des tourments sans nombre » (1 Tm 6, 10).

L'exploitation de l'homme, l'indifférence face à la souffrance d'autrui, la violation des normes morales, ne sont que quelques-uns des fruits de l'appât du gain. Devant le spectacle désolant de la pauvreté persistante qui afflige une si grande part de la population mondiale, comment ne pas reconnaître que la recherche effrénée du profit et le manque d'attention tangible et responsable pour le bien commun concentrent entre les mains de quelques-uns une grande part des ressources tandis que le reste de l'humanité souffre de la misère et de l'abandon ?

Faisant appel aux croyants et à tous les hommes de bonne volonté, je voudrais rappeler un principe évident en lui-même, bien que souvent négligé : il est nécessaire de rechercher, non pas le bien d'un petit cercle de privilégiés, mais l'amélioration des conditions de vie de tous. C'est seulement sur ce fondement que l'on pourra édifier l'ordre international, réellement empreint de justice et de solidarité, que tous appellent de leurs vœux.

3. « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. » En répondant à l'appel intérieur à se donner aux autres sans rien attendre pour lui, le croyant éprouve une profonde satisfaction intérieure.

L'effort du chrétien pour promouvoir la justice, son engagement pour la défense des plus faibles, ses initiatives humanitaires pour procurer du pain à qui en est privé et pour soigner les malades, en allant à la rencontre de toutes les détresses et de tous les besoins, trouvent leur source dans cet unique et inépuisable trésor d'amour qu'est le don total de Jésus au Père. Le croyant est invité à suivre les pas du Christ, vrai Dieu et vrai homme, qui, dans la parfaite adhésion à la volonté de son Père, se dépouilla et s'humilia lui-même (voir Ph 2, 6 s.), se donnant à nous dans un amour désintéressé et total, jusqu'à mourir sur la croix. Du Calvaire se répand de manière éloquente le message de l'amour trinitaire pour les êtres humains de tous les temps et de tous les pays.

Saint Augustin remarquait que Dieu seul, Bien suprême, est en mesure de vaincre les misères du monde. La miséricorde et l'amour envers le prochain doivent donc jaillir d'un rapport vivant avec Dieu, et se référer sans cesse à lui, parce que c'est dans la proximité avec le Christ que réside notre joie (voir La Cité de Dieu, Livre. X, ch. 6, Paris, Éd. Gallimard, coll. « La Pléiade », 2000, p. 378).

4. Le Fils de Dieu nous a aimés le premier, « alors que nous étions encore pécheurs » (Rm 5, 8), sans rien exiger, sans nous imposer aucune condition a priori. Face à ce constat, comment ne pas voir dans le carême une occasion propice pour faire des choix courageux d'altruisme et de générosité ? Il nous offre les armes pratiques et efficaces du jeûne et de l'aumône pour lutter contre l'attachement excessif à l'argent. Se priver non seulement du superflu, mais aussi de quelque chose de plus, pour le donner à celui qui en a besoin, contribue au renoncement sans lequel il n'y a pas de pratique authentique de la vie chrétienne. D'autre part, en puisant des forces dans une prière incessante, le baptisé manifeste que Dieu occupe réellement la première place dans son existence.

C'est l'amour de Dieu répandu dans nos cœurs qui doit inspirer et transformer notre être et notre agir. Le chrétien ne doit pas croire qu'il peut chercher le bien véritable de ses frères s'il ne vit pas la charité du Christ. Même s'il réussissait à modifier d'importants aspects négatifs dans la vie sociale ou politique, tout résultat serait éphémère sans la charité. La capacité même de se donner aux autres est un don qui jaillit de la grâce de Dieu. Comme l'enseigne saint Paul, « c'est l'action de Dieu qui produit en vous la volonté et l'action, parce qu'il veut votre bien » (Ph 2, 13).

5. À l'homme d'aujourd'hui, souvent insatisfait d'une existence vide et éphémère, et recherchant la joie et le bonheur authentiques, le Christ se propose en exemple pour l'inviter à le suivre. À qui l'écoute, il demande de dépenser sa vie pour ses frères. Un tel don est source d'une réalisation plénière de soi et d'une joie profonde, comme le montre l'exemple éloquent des hommes et des femmes qui, abandonnant leur vie tranquille, n'ont pas hésité à la risquer comme missionnaires dans les diverses parties du monde. On en trouve un témoignage dans la décision de ces jeunes qui, animés par la foi, ont embrassé la vocation sacerdotale ou religieuse pour se mettre au service du « salut de Dieu ». On en a une illustration dans le nombre croissant de volontaires qui, avec disponibilité et promptitude, se dévouent pour les pauvres, les personnes âgées, les malades et tous ceux qui connaissent des situations de détresse.

On a pu assister récemment à de beaux mouvements de solidarité en faveur des victimes des inondations en Europe, des tremblements de terre en Amérique latine et en Italie, des épidémies en Afrique, des éruptions volcaniques aux Philippines, sans oublier les autres parties du monde ensanglantées par la haine et la guerre.

En de telles circonstances, les moyens de communication sociale s'avèrent fort utiles, montrant l'aide réalisée et avivant la disponibilité pour soutenir ceux qui sont dans l'épreuve et dans la difficulté. Ce n'est pas toujours l'impératif chrétien de l'amour qui motive l'intervention en faveur d'autrui, mais une compassion naturelle. Toutefois celui qui assiste la personne dans le besoin jouit toujours de la bienveillance de Dieu. Dans les Actes des Apôtres, on peut lire que Tabitha, qui était disciple, est sauvée parce qu'elle a fait du bien à son prochain (voir Ac 9, 36 s.). Le centurion Corneille obtient la vie éternelle en raison de sa générosité (voir Ac 10, 1-31).

Le service de ceux qui sont dans le besoin peut être pour « ceux qui sont loin » le chemin providentiel pour rencontrer le Christ, car le Seigneur rend sans mesure pour tout don fait au prochain (voir Mt 25, 40).

Je désire ardemment que le carême soit pour les croyants une période favorable pour répandre l'Évangile de la charité en tous lieux et en témoigner, car la vocation à la charité constitue le cœur de toute évangélisation authentique. J'invoque à cette intention l'intercession de Marie, Mère de l'Église. Puisse-t-elle nous accompagner durant notre temps de carême ! Dans ces sentiments, je vous bénis tous de grand cœur.

 

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 16:16

 

 

 

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«LA PORTE DE LA FOI»: LETTRE APOSTOLIQUE DE BENOÎT XVI

 

Verser juin «authentique» conversion au Christ

 

ROME, Lundi 17 octobre 2011 (ZENIT.org) - La lettre apostolique de Benoît XVI pour L'Année de la Foi 2012-2013 s'intitule: «La porte de la foi». Le pape y explique that «l'Année de la foi intérêt invitation juin à juin conversion authentique et Renouvelée au Seigneur, unique Sauveur du monde». Le pape a en Annoncé hier Effet, dimanche, à l'angélus, la publication of this letter en forme de motu proprio for the promulgation of this year Qui comencera in a un, le 11 octobre 2012, à l'occasion du 50e anniversaire de l'ouverture du concile Vatican II par le bienheureux Jean XXIII. Elle s'achèvera Un peu, plus d'un Tard non plus, au Terme de l'Année liturgique, le 24 novembre 2013, en la Solennité du Christ Roi de l'Univers l'. La lettre intérêt published by the Saint-Siège in that 17 octobre (cf. "Documents" pour le texte intégral en français).

 

 

Une porte ouverte 

Le pape affirme d'emblée this espérance d'Une porte "ouverte", précisant that the Franchir engager Toute la vie: "« La porte de la foi »(cf. Ac 14, 27) Qui introduit à la vie de communion with Dieu et l'entrée Permet DANS fils Église intérêt Toujours ouverte versez Nous. Il Est possible de Franchir this Seuil Quand la Parole de Dieu annoncée intérêt et that the cœur soi Laisse modeleur par la Grâce TRANSFORME Qui. Traverser this porte implique de s'engager sur Un chemin Qui dure Toute la vie ». Benoît XVI Indique l'essentiel ENJEU D'UN renouveau de la foi aujourd'hui: «L'homme d'aujourd'hui may also Sentir de nouveau Le Besoin de soi rendre au Puits verser Écouter Jésus Qui inviter à Croire en Lui et à sa pulseur à la source, jaillissante d'eau vive (cf. Jn 4, 14). Devons Nous retrouver le goût de BNO Nourrir de la Parole de Dieu, transmise par l'Église de Façon fidèle, et du Pain de la vie, fr OFFERTS Soutien De Tous Ceux Qui SONT SES disciples (cf. Jn 6, 51) (... ). Croire en Jésus-Christ is Fait le chemin d'écoulement Pouvoir atteindre de Façon définitive le salut. » Le pape Mentionne non anniversaire spécial de l'année 2012: celui de la publication, par Jean-Paul II, le 11 octobre 2012, du Catéchisme de l'Église catholique. Il avait coulée, mais Rappelle le pape, «d'dénonciateur à Tous Les Fidèles la vigueur et la beauté de la foi». Il répondait à non vœu du concile et du synode des évêques de 1985. Ou le pape Rappelle also qu'il a «convoqué l'Assemblée générale du Synode des Évêques, au mois d'octobre 2012, sur le thème de« La nouvelle évangélisation for the transmission de la foi chrétienne ». »Il y Voit« juin Propice occasion coulée introduire la structure de ecclésiale Tout Entière to a intérimaires de Réflexion Particulière et de redécouverte de la foi ». Témoignage Un cohérent Paul VI avait promulgué Lui same juin Année de la foi coulée 1967, de Façon à « faire mémoire du martyre des Apôtres Pierre et Paul à l'occasion du dix-neuvième centenaire de Leur Témoignage suprême ». Et «Elle S'est conclue par la Profession de foi du Peuple de Dieu, verser attester COMBIEN les Contenus essentiels peut Qui since des Siècles constituant le patrimoine de Tous les croyants Ont Besoin d'être confirmés, compris et approfondis de Manière Toujours nouvelle AFIN de Donner Témoignage non cohérent des conditions historiques DANS DIFFERENTES du Passé. » Le Pape Inscrit this Année de la Foi DANS LA CONTINUITÉ DU Magistère de Ses prédécesseurs: «Moi aussi J'entends redire with that Tout vigueur J'ai eu à dire à propos du Concile QUELQUES mois l'après élection lun. Comme Successeur de Pierre: «Si le BNO Lisons et le recevons guides nominale juin juste herméneutique, il may être de davaNtage et Devenir Toujours juin grande force de renouveau coulée le, Toujours Nécessaire, de l'Église». » Verser Ce Qui Est de la vie des croyants, le pape affirme that «l'Année de la foi intérêt invitation juin à juin conversion authentique et Renouvelée au Seigneur, unique Sauveur du monde. »Et il Indique la Nécessité de s'exercer à des actes de foi:« La foi grandit et se Renforce SEULEMENT en croyant; il N'y un pas d'Autre Possibilité d'écoulement POSSEDER juin certitude sur sa propre vie Sinon de s'abandonner , Dans crescendo non continu, between réseau d'un amour Qui s'expérimente Toujours plus Grand Parce qu'il a fils origine en Dieu. » C'EST pourquoi le pape inviter Tous les diocèses du monde, les Communautes et les familles à Profiter of this Année 2012-2013 coulée «redécouvrir les Contenus de la foi professée, célébrée, vécue et des prix à la, et Réfléchir sur l'acte Lui Lequel-même par le Croit »:«. C'EST non engagement that each croyant obole faire sien, en redingote this Année « Le Contenu de la foi Il Insiste Tout particulierement sur ​​«l'Unité profonde» Qui Existe «Entre l'acte Lequel pair le CROIT ET LES Contenus auxquels NOUS donnons Notre assentiment »Et Sur La dimension publique de la Foi:« Le professeur par La Bouche, à fils, tournée Indique Que La foi Les publics implique des Nations Unies et temoignage engagement de l'ONU. Le chrétien ne may Jamais Penser Que Privé Croire intérêt fel non. » L'acte de foi intérêt non acte «personnel» et «communautaire»: «C'est L'Église le premier SUJET de la foi. De Dans la foi de la Communauté chrétienne each recoit le baptême, signe Efficace de DANS L'entrée Vous le peuple des croyants coulée obtenir le salut. »C'est L'union du« Je Crois »et du« nous »croyons. Ou l'assentiment libre de la foi Requiert juin «Connaissance des Contenus de foi», «coulée Adhérer pleinement with the intelligence et La Volonté À tout Ce Qui intérêt proposé par l'Église »:« La Connaissance de la foi introduit à la Totalité du mystère salvifique revele par Dieu. L'assentiment Qui est prete implique Fait au Québec, Quand On Croit, sur ACCEPTE Librement Tout le mystère de la foi, Parce Que Dieu Lui-même Qui se revele Permet de Connaître et fils mystère d'amour, intérêt garant de sa vérité ». Le catéchisme, indispensable Et coulée «Switch to juin Connaissance Systématique des Contenus de la foi», le pape Recommande la pratique du «Catéchisme de l'Église catholique» Comme une aide «précieuse et indispensable». sur Il Rappelle QUE DANS «sa structure de Elle -même, le Catéchisme de l'Église catholique Présente le développe-ment de la foi JUSQU'A toucher les grands thèmes de la vie Quotidienne »:« En this Année, à la suite du pair, le Catéchisme de l'Église catholique, Pourra être de véritable instrument non versez soutenir la foi, SURTOUT POUR TOUS Ceux Qui Ont à cœur la formation des Chrétiens, sc déterminante DANS our context culturel ». Le pape a chargé la Congrégation AINSI for the Doctrine de la Foi de «Rediger juin par laquelle OFFRIR Remarque à l ' Eglise et auxiliaires croyants indications QUELQUES versez vivre this Année de la foi de Manière Efficace et, plus appropriate, au service de du Croire et de l'évangélisation. » Le pape Recommande also d'intégrer la dimension historique de la foi: «Il sérums Décisif au cours of this Année de parcourir de nouveau l'histoire de Notre foi, laquelle Voit le mystère insondable de l'entrelacement entrepre sainteté et péché. Alors that the rencontré en première preuve le grand apport au Québec les hommes et Les Femmes Ont offert à la Croissance et au Développement de la Communauté par le Témoignage de Leur vie, le deuxième obole provoquer en juin each sincère et permanente œuvre de conversion coulée faire l 'expérience de la miséricorde du Père Qui va à la rencontre de Tous. » Une relation solide with the Christ Benoît XVI Souligne le privilège Entre foi et charité: «La foi Les sans la charité ne porte pas-de-fruits et la charité sans la foi serait non sentiment à la merci Constante du doute. Foi et charité se réclament réciproquement, si bien Que l'Permet juin à L'Autre de fils Réaliser chemin. » ENFIN, le pape Souhaité that this Année de la foi Rende «Toujours plus solide la relation with the Christ Seigneur, puisque SEULEMENT en Lui-même la certitude Trouve versez regarder vers l'avenir et la garantie d'un amour authentique et durable», et il CONFIE this Année à «la Mère de Dieu, proclamée« bienheureuse Parce qu'elle a cru »(Lc 1, 45)». Il en va du Témoignage Chrétien: «Ce DONT Le Monde Aujourd'hui une particuliérement Besoin c ' intérêt du Témoignage crédible de Tous Ceux Qui, Dans l'esprit Éclaires et In the cœur par la Parole du Seigneur, are capables d'ouvrir le cœur et l'esprit de beaucoup au désir de Dieu et de la vraie vie, Celle qui n «un pas de fin. »

 

 

 

 

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 16:46

 

 

Bonheur

 

 

 

 

 

  La correspondance de Paul avec la communauté chrétienne de la ville de Thessalonique nous montre que la foi naît de l’annonce et de l’accueil de la Parole : Voilà pourquoi, de notre côté, nous ne cessons de rendre grâces à Dieu de ce que, une fois reçue la parole de Dieu que nous vous faisions entendre, vous l'avez accueillie, non comme une parole d'hommes, mais comme ce qu'elle est réellement, la parole de Dieu. Et cette parole reste active en vous, les croyants (1 Thessaloniciens 2, 13).

 

  Cette Parole est un Évangile, une Bonne Nouvelle: c'est l'irruption de Jésus dans notre vie. Il vient nous dire l'amour de Dieu pour chacun et chacune d'entre nous. Il vient nous dire que chaque événement de notre vie est un lieu où nous pouvons faire la rencontre de Dieu, une rencontre qui a la puissance de nous transformer intérieurement en nous faisant vivre dans une étroite relation d'amour avec Dieu. Lorsque Paul a prêché l'Évangile aux Thessaloniciens, ceux-ci ont accueilli sa prédication comme la parole authentique de Dieu. Ils ont donné leur foi à Jésus ressuscité et ont orienté leur vie selon l'Évangile.

 

  En tant que croyants, nous avons aussi à transmettre la Parole que nous avons accueillie. Il n'y a pas si longtemps, les prêtres, les religieux et les religieuses étaient les seuls à assumer le rôle d'éducateurs de la foi. Mais nous assistons depuis un certain nombre d'années à un phénomène intéressant dans l'Église. Il y a de plus en plus de personnes qui, au sein de la communauté chrétienne, remplissent un rôle dans l'éducation de la foi de leurs frères et de leurs sœurs, aux côtés de leurs pasteurs. Elles le font avec l'ardent désir de leur communiquer les richesses de la Bonne Nouvelle et de les amener ainsi à la découverte du Seigneur. Dans de nombreuses paroisses, des agents et des agentes de pastorale préparent les enfants aux sacrements, animent des groupes de réflexion et de partage de la Parole ou sont responsables de la communauté chrétienne. Dans la foulée de ces ministères, la mission des parents comme premiers éducateurs de la foi de leurs enfants a été revalorisée. Ces gens nous font prendre conscience que tous les disciples de Jésus ont une Parole à transmettre afin d’engendrer de nouvelles personnes à la vie de foi.

 

  Le ministère que ces personnes accomplissent ne doit pas inciter les autres au désengagement. Nous pouvons tous transmettre la Parole par l'exemple de notre vie. On accorde aujourd'hui de plus en plus d'autorité aux personnes qui vivent de manière authentique, qui pratiquent elles-mêmes ce qu'elles enseignent. Si notre manière de vivre est inspirée de l'évangile, nous manifesterons alors que la Parole du Christ a un impact dans notre existence. L'expérience de Paul nous est très utile. Il nous montre que les meilleurs témoins de la foi sont ceux et celles qui, à l'annonce de la Parole, joignent tout ce qu'ils sont. Seule une vie, transformée par la foi au Christ, peut attirer les autres à la rencontre du Seigneur.

 

  Devenus croyants et croyantes après avoir accueilli le Seigneur, nous ne pouvons nous permettre de garder jalousement ce trésor. Il nous faut le partager. Jésus nous invite à transmettre avec simplicité la Parole qui conduit à la foi. C'est le meilleur service que nous puissions rendre à tous ceux et celles qui recherchent un sens à leur vie ou qui, parfois derrière leur indifférence, réclament des témoins qui sauront leur dire l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ.

 

Yves Guillemette Prêtre bibliste, Montréal

 

 

 

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 18:59

 

 

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«Il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait»

(Lc 24,27)

 

11. Le récit de l'apparition de Jésus ressuscité aux deux disciples d'Emmaüs nous aide à relever un premier aspect du mystère eucharistique qui doit toujours être présent dans la dévotion du peuple de Dieu: l'Eucharistie mystère lumineux!

En quel sens peut-on le dire, et quelles sont les implications qui en découlent pour la spiritualité et pour la vie chrétienne?

Jésus s'est qualifié lui-même de «lumière du monde» (Jn 8,12), et cette caractéristique est bien mise en évidence par des moments de sa vie tels que la Transfiguration et la Résurrection, où sa gloire divine resplendit clairement.

Dans l'Eucharistie, au contraire, la gloire du Christ est voilée. Le Sacrement de l'Eucharistie est le «mysterium fidei» par excellence.

C'est donc précisément à travers le mystère de son enfouissement total que le Christ se fait mystère lumineux, grâce auquel le croyant est introduit dans la profondeur de la vie divine.

Ce n'est pas sans une heureuse intuition que la célèbre icône de la Trinité, de Roublev, place de manière significative l'Eucharistie au centre de la vie trinitaire.

 

12. L'Eucharistie est lumière avant tout parce que, à chaque Messe, la liturgie de la Parole de Dieu précède la liturgie eucharistique, dans l'unité des deux «tables», celle de la Parole et celle du Pain. Cette continuité apparaît dans le discours eucharistique de l'Évangile de Jean, où l'annonce de Jésus passe de la présentation fondamentale de son mystère à l'illustration de la dimension proprement eucharistique: «Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson» (Jn 6,55). Comme nous le savons, c'est cela qui dérouta une grande partie des auditeurs, conduisant Pierre à se faire le porte-parole de la foi des autres Apôtres et de l'Église de tous les temps: «Seigneur, vers qui pourrions-nous aller? Tu as les paroles de la vie éternelle» (Jn 6,68). Dans le récit des disciples d'Emmaüs, le Christ lui-même intervient pour montrer, «en partant de Moïse et de tous les prophètes», que «toute l'Écriture» conduit au mystère de sa personne (cf. Lc 24,27). Ses paroles font «brûler» le cœur des disciples, les soustraient à l'obscurité de la tristesse et du désespoir, et suscitent en eux le désir de demeurer avec Lui:

«Reste avec nous, Seigneur»

(Lc 24,29)

 

13. Dans la Constitution Sacrosanctum Concilium, les Pères du Concile Vatican II ont voulu que la «Table de la Parole» ouvrît abondamment aux fidèles les trésors de l'Écriture.

C'est pourquoi ils ont permis que, dans la Célébration liturgique, spécialement les lectures bibliques soient offertes dans une langue compréhensible à tous. C'est le Christ lui-même qui parle lorsque, dans l'Église, on lit les Saintes Écritures. En même temps, ils ont recommandé au célébrant que l'homélie, en tant que partie intégrante de la liturgie, ait pour but d'illustrer la Parole de Dieu et de l'actualiser pour la vie chrétienne.

Quarante ans après le Concile, l'Année de l'Eucharistie peut être une occasion importante pour les communautés chrétiennes de vérifier où elles en sont sur ce point. Il ne suffit pas en effet que les passages bibliques soient proclamés dans une langue compréhensible, si la proclamation n'est pas faite avec le soin, la préparation préalable, l'écoute recueillie, le silence méditatif, qui sont nécessaires pour que la Parole de Dieu touche la vie et l'éclaire.

 

«Ils le reconnurent à la fraction du pain»

(Lc 24,35)

 

14. Il est significatif que les deux disciples d'Emmaüs, bien préparés par les paroles du Seigneur, l'aient reconnu, alors qu'ils étaient à table, au moment du geste simple de la «fraction du pain». Lorsque les esprits sont éclairés et que les cœurs sont ardents, les signes «parlent». L'Eucharistie se déroule entièrement dans le contexte dynamique de signes qui portent en eux-mêmes un message dense et lumineux. C'est à travers les signes que le mystère, d'une certaine manière, se dévoile aux yeux du croyant.

Comme je l'ai souligné dans l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia, il est important de ne négliger aucune dimension de ce Sacrement. En effet, la tentation de réduire l'Eucharistie à ses dimensions personnelles est toujours présente en l'homme, alors qu'en réalité il revient à ce dernier de s'ouvrir aux dimensions du Mystère. «L'Eucharistie est un don trop grand pour pouvoir supporter des ambiguïtés et des réductions».

 

15. La dimension la plus évidente de l'Eucharistie est sans aucun doute celle du repas. L'Eucharistie est née au soir du Jeudi saint, dans le contexte du repas pascal.

Elle porte donc, inscrit dans sa structure même, le sens de la convivialité: «Prenez, mangez... Puis, prenant la coupe, ... il la leur donna, en disant: buvez-en tous...» (Mt 26,26.27). Cet aspect exprime bien la relation de communion que Dieu veut établir avec nous et que nous devons nous-mêmes développer les uns avec les autres.

 

On ne peut toutefois oublier que le repas eucharistique a aussi, et c'est primordial, un sens profondément et avant tout sacrificiel. Le Christ nous y présente à nouveau le sacrifice accompli une fois pour toutes sur le Golgotha. Tout en y étant présent comme Ressuscité, Il porte les signes de sa passion, dont chaque Messe est le «mémorial», ainsi que nous le rappelle la liturgie dans l'acclamation après la consécration: «Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection...».

 

En même temps, tandis qu'elle rend présent le passé, l'Eucharistie nous tourne vers l'avenir de l'ultime retour du Christ, à la fin des temps. Cet aspect «eschatologique» donne au Sacrement eucharistique une dynamique qui met en marche et qui donne au cheminement chrétien le souffle de l'espérance.

 

«Je suis avec vous tous les jours» (Mt 28,20)

16. Toutes ces dimensions de l'Eucharistie se rejoignent dans un aspect qui, plus que tous les autres, met notre foi à l'épreuve, à savoir celui du mystère de la présence «réelle». Avec toute la tradition de l'Église, nous croyons que, sous les espèces eucharistiques, Jésus est réellement présent. Il s'agit d'une présence qui - comme l'a si bien expliqué le Pape Paul VI - est dite «réelle» non par exclusion, comme si les autres formes de présence n'étaient pas réelles, mais par antonomase, car, en vertu de cette présence, le Christ tout entier se rend substantiellement présent dans la réalité de son corps et de son sang. C'est pourquoi la foi nous demande de nous tenir devant l'Eucharistie avec la conscience que nous sommes devant le Christ lui-même. C'est sa présence même qui donne à toutes les autres dimensions - repas, mémorial de la Pâque, anticipation eschatologique - une signification qui va bien au-delà d'un pur symbolisme. L'Eucharistie est mystère de présence, par lequel se réalise de manière éminente la promesse de Jésus de rester avec nous jusqu'à la fin du monde.

 

Célébrer, adorer, contempler

17. L'Eucharistie, un grand mystère! Mystère qui doit avant tout être bien célébré. Il faut que la Messe soit placée au centre de la vie chrétienne et que, dans chaque communauté, on fasse tout son possible pour qu'elle soit célébrée de manière digne, dans le respect des normes établies, avec la participation du peuple, y associant les divers ministres dans l'exercice des tâches qui leur incombent, et avec une sérieuse attention au caractère sacré du chant et de la musique liturgique.

Au cours de cette Année de l'Eucharistie, dans chaque communauté paroissiale, un engagement concret pourrait consister à étudier de manière approfondie la Présentation générale du Missel romain. Enfin, la voie privilégiée pour entrer dans le mystère du salut, rendu présent à travers les signes «sacrés», reste la voie qui consiste à suivre avec fidélité le déroulement de l'Année liturgique.

Que les Pasteurs aient à cœur de développer une catéchèse «mystagogique», si chère aux Pères de l'Église, car elle permet de découvrir la signification des gestes et des paroles de la Liturgie, aidant ainsi les fidèles à passer des signes au mystère et à enraciner en lui leur existence tout entière!

 

18. Il convient tout particulièrement, aussi bien dans la célébration de la Messe que dans le culte eucharistique hors de la Messe, de développer une vive conscience de la présence réelle du Christ, en prenant soin d'en témoigner par le ton de la voix, par les gestes, par les mouvements, par le comportement tout entier. À cet égard, les normes rappellent -et j'ai eu moi-même l'occasion de le rappeler récemment- l'attention qui doit être portée aux moments de silence dans la célébration comme dans l'adoration eucharistique. En un mot, il est nécessaire que les ministres et les fidèles traitent l'Eucharistie avec un très grand respect. La présence de Jésus dans le tabernacle doit constituer comme un pôle d'attraction pour un nombre toujours plus grand d'âmes pleines d'amour pour lui et capables de[1] rester longuement à écouter sa voix et à entendre presque les battements de son cœur. «Goûtez et voyez: le Seigneur est bon!» (Ps 33 [34], 9).

 

En cette année, puisse l'adoration eucharistique en dehors de la Messe, constituer un souci tout spécial des communautés paroissiales et religieuses! Restons longuement prosternés devant Jésus présent dans l'Eucharistie, réparant ainsi par notre foi et notre amour les négligences, les oublis et même les outrages que notre Sauveur doit subir dans de nombreuses parties du monde. Dans l'adoration, puissions-nous approfondir notre contemplation personnelle et communautaire, en nous servant aussi de textes de prière toujours imprégnés par la Parole de Dieu et par l'expérience de nombreux mystiques anciens ou plus récents!

 

Le Rosaire lui-même, entendu dans son sens le plus profond, biblique et christocentrique, que j'ai recommandé dans la Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, pourra être une voie particulièrement adaptée à la contemplation eucharistique, réalisée en compagnie de Marie et à son école.

 

En cette année, puissions-nous, dans la procession traditionnelle, vivre avec une ferveur particulière la solennité du Corpus Domini. Que la foi en Dieu qui, en s'incarnant, s'est fait notre compagnon de route soit proclamée en tout lieu et particulièrement dans les rues de nos cités et dans nos maisons, comme expression de notre amour plein de reconnaissance et comme source inépuisable de bénédictions!

 

Jean Paul II,

Lettre apostolique "Mane nobiscum Domine".

Chapitre : "Eucharistie, mystère lumineux" : § 11-18

 

Partie : Marie, l'Eucharistie et le sacerdoce (Doctrine

 

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 17:30

 

 

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Rappelons-nous d’abord la déclaration faite par le Concile VATICAN II, dans sa Constitution dogmatique consacrée à l’Eglise,Lumen gentium, votée par 2151 voix contre 5 le 21 novembre 1964. Il consacre tout un chapitre à la BVM. 
Je vous cite le début (LG 53)
La Vierge Marie, qui lors de l’Annonciation faite par l’ange, reçut le Verbe de Dieu à la fois dans son cœur et dans son corps, et présenta au monde la Vie, est reconnue et honorée comme la véritable Mère de Dieu et du Rédempteur. Rachetée de façon éminente en considération des mérites de son Fils, unie à lui par un lien étroit et indissoluble, elle reçoit cette immense charge et dignité d’être la Mère du Fils de Dieu, et, par conséquent, la fille par prédilection du Père et le sanctuaire du Saint-Esprit, don exceptionnel de grâce qui la met loin au-dessus de toutes les créatures dans le ciel et sur la terre. Mais elle se trouve aussi, comme descendante d’Adam, réunie à l’ensemble de l’humanité qui a besoin de salut : bien mieux, elle est vraiment "Mère des membres du Christ… ayant coopéré par sa charité à la naissance dans l’Eglise des fidèles qui sont membres de ce Chef" (S. Augustin, De s. virginitate) C’est pourquoi elle est saluée comme un membre suréminent et absolument unique de l’Eglise, modèle et exemplaire admirables pour celle-ci dans la foi et dans la charité, objet de la part de l’Eglise catholique, instruite par l’Esprit-Saint, d’un sentiment filial de piété, comme il convient pour une mère très aimante.

La Vierge Marie est notre joie ! Elle est notre secours et notre recours ! Elle est notre consolatrice et notre refuge dans les mauvais moments.
Mais elle est surtout, pour nous personnellement, comme pour toute l’Eglise, celle qui donne la vie, celle qui porte la parole, celle qui reçoit l’Esprit.
Notre vie personnelle est nécessairement liée à la sienne. Car notre vie est au Christ et c’est par Marie que nous avons reçu le Christ. Car notre vie est dans l’Église et Marie est mêlée à tout ce qui se vit dans l’Eglise.
Avec S. Louis-Marie Grignion de Montfort, nous tenons que Marie est le plus sûr chemin pour aller à Jésus. Elle est toute tournée vers Lui. Elle tourne nos regards et nos cœurs vers Lui. Comme tout ce que Dieu a apporté au monde vient de Celui qui est né de Marie, rien ne peut nous être transmis qui de quelque manière ne vienne d’elle.

Pour tous ceux qui ont reçula vocation de fonder une famille, Marie est le modèle de la perfection à atteindre. Jésus a vécu dans la Sainte Famille, confié aux soins de Marie et de Joseph. Et par là, il sanctifie toutes les familles. Ces familles, qui aujourd’hui sont si souvent douloureuses. Marie veille sur elles. Et quant à nous, nous lui demandons avec insistance de ne pas abandonner nos familles, de les garder du Mal, de la puissance de destruction qui s’acharne contre elles. Marie scelle l’unité des familles où on la prie en toute simplicité de cœur. Tous ceux qui aiment l’Incarnation de Dieu aiment Marie en qui s’accomplit ce mystère.

Si nous recevons tout du Christ Jésus et de l’Esprit-Saint, nous avons aussi à cœur de prendre la Vierge Marie comme Maître spirituel.
Ce qui caractérise la vie de Marie c’est ce lien tout à fait privilégié qu’elle a eu avec DIEU. Avec Jésus, Marie a vécu dans la lumière invisible mais réelle de la divinité du Verbe de Dieu.
Or nous aussi, nous avons eu, à notre façon, comme Marie et Joseph, une vie préparée par Dieu de longue date.
Nous avons, nous aussi, à nous laisser toucher par l’appel que Dieu nous lance, par les signes qu’il nous fait, …
Nous aussi nous avons reçu l’Esprit-Saint, aux jours de notre baptême et de notre Confirmation, et nous aussi nous sommes invités, comme Marie à être de vrais disciples fidèles à la Parole de Dieu.

Ainsi, même si notre route est sans commune mesure avec celle de Marie, Marie est le modèle de toute notre vie chrétienne, une vie éprouvée que Dieu n’épargne pas, mesurant par là sa foi et notre foi, son amour et notre amour.

Et finalement une vieréussie, c’est-à-dire une vie menée à bien, par la grâce de Dieu et conduite jusqu’aux sommets de la Gloire.

La vie de Marie éclaire notre vie, sa route éclaire notre route. A chaque étape de sa vie, elle a quelque chose à nous dire, elle qui a de si près tenu le corps du Sauveur.

Ce sont les OUI de la Vierge Marie.

I. Premier Oui, avant que rien ne se soit passé.

Il est permis d’imaginer Marie dans sa famille. Les évangiles apocryphes l’ont fait en abondance, et il en est sorti un imaginaire qui a inspiré toute une iconographie, comme le proto-narthex de Saint Sauveur in Chora de Constantinople. Marie enfant, entourée de l’affection de ses parents, initiée à la prière des psaumes, préparée à attendre la venue du Messie.
Marie préparée par Dieu de façon exceptionnelle et privilégiée. Elle ne peut le savoir. L’Eglise elle-même ne l’a reconnu clairement qu’après des siècles. Mais nous, nous le savons, Marie a bénéficié de ce salut divin qu’elle est chargée de donner au monde et ce salut a donné en elle toute sa mesure.

Marie, plus que toute autre a sans doute connu dès sa plus tendre enfance ledésir de faire la volonté de Dieu. Ce sentiment qui peut être si fort dans le cœur de tant de petits enfants que nous avons rencontrés, comment ne serait-il pas né dans le cœur de Marie ?

 

Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit : "Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi." A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Et l’ange lui dit : "Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin." Mais Marie dit à l’ange : "Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ?" L’ange lui répondit : "L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Elisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile ; car rien n’est impossible à Dieu." Marie dit alors : "Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole !" Et l’ange la quitta. (Lc 1,26-38)

 

Mais Marie nous est présentée, dès le départ, comme une fiancée, une promise en mariage. Elle est déjà liée à Joseph, de la tribu de David. Comment ne souhaiterait-elle pas être mère ?
Cela est inscrit au cœur de toute femme, et à plus forte raison au cœur de toute femme d’Israël qui peut espérer être celle par qui le Messie viendra.
Or traditionnellement on tient la phrase de Marie à l’ange, lors de l’Annonciation :"Comment cela sera-t-il, puisque d’homme, je ne connais pas ?"(Quomodo fit istud, quoniam virum non cognosco) (Lc. 1, 34) comme l’expression d’un vœu de virginité.
Comment sont compatibles ce vœu de virginité et le désir d’enfant inscrit au cœur de la fiancée de Joseph ?
Mais d’abord, s’agit-il vraiment d’un vœu que Marie aurait fait dene pas connaître d’homme ?
La spontanéité de la réponse de Marie manifeste en effet, qu’elle ne répond pas à une exigence que lui aurait donné l’archange. Il ne parle pas du tout d’avoir un enfant sans relation avec un homme. On peut même dire : au contraire ! Puisque Marie est présentée comme une fiancée. On pourrait très bien entendre que l’enfant qu’elle aura sera engendré par Joseph, sans que l’archange ait à modifier ce qu’il lui dit :Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin.
Par ailleurs, il serait vraiment dérisoire que Marie fasse une de ces objections médiocres, comme on nous en assène à longueur de temps, du genre :Comment une vierge pourrait-elle avoir un enfant ? C’est impossible !On y avait en effet pensé ! Marie ne peut pas tomber si bas, ou alors elle n’avait vraiment rien compris à ce qui lui arrivait.
On peut donc légitimement penser que Marie avait bel et bien fait un vœu privé, le vœude ne point connaître d’homme. L’objection s’entendrait alors :
"Comment cela sera-t-il, puisque j’ai fait le vœu de ne point connaître d’homme ?"
Ce à quoi l’archange répond :
"L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. "
Et c’est une réponse très satisfaisante, … à condition de faire confiance à Dieu.
C’est là le premier OUI de Marie, un oui qui s’inscrit en profondeur dans son cœur. Marie fait une totale confiance à Dieu.
Marie est de la race de ces saintes femmes de la Bible, à commencer par SARAH, la femme d’Abraham et la mère d’Isaac, qui apprend à son corps défendant que Dieu peut tirer la vie de son vieux corps, car (et ce sera le leitmotiv de tous ces événements)Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. OuY a-t-il rien de trop merveilleux pour Dieu ?

La foi de Marie perçoit sans aucun doute que Dieu peut lui donner à la fois l’un et l’autre : et la virginité et la maternité.
Elle s’en remet à Lui. Elle dit OUI !
La foi de Marie nous impressionne et nous émerveille, car justement elle a l’audace de demander l’impossible.
Et dès sonMagnificat, elle sait qu’elle peut chanter toutes ces merveilles que Dieu a faites pour elle.

Toutes proportions gardées, ce que Marie a vécu nous avons à le vivre nous aussi.
Nous aussi, nous avons une histoire et c’est une histoire avec le Seigneur Dieu. Achacun son histoire, on ne peut les comparer : que l’on soit né dans une famille chrétienne, ou que l’on se soit converti à l’âge adulte ; qu’on ait vécu des aventures exceptionnelles ou qu’on ait mené une vie très quotidienne ; qu’on ait un passé inavouable ou au contraire qu’on ait connu des expériences mystiques, peu importe ! C’est dans cette histoire particulière que le Seigneur nous a rejoints. Et il avait préparé sa venue. Notre histoire est aussi une histoire sainte.
A nous aussi il nous est demandé une sorte d’impossible.
Comme pour Marie, il nous est demandé de faire un choix sans connaître l’avenir. Ce n’est qu’au terme, rétrospectivement, que nous pourrons mesurer tout ce que Dieu aura fait pour nous.
Sur le moment, ni Marie, ni nous, ne pouvons savoir ce que sera l’avenir ! Mais nous demandons à Marie que notre histoire, comme la sienne, soit toute centrée sur Jésus.
Là elle trouve son sens, ce sens qui échappe aux yeux et à la compréhension du monde. Car à nous aussi, il est demandé de vivre chasteté féconde, non par la chair et le sang, mais par l’action de l’Esprit-Saint. A nous aussi il est donné de vivre, virginité, paternité ou maternité !

II. Le deuxième OUI de Marie : L’ANNONCIATION

 

Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit : "Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi." A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Et l’ange lui dit : "Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin." Mais Marie dit à l’ange : "Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ?" L’ange lui répondit : "L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Elisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile ; car rien n’est impossible à Dieu." Marie dit alors : "Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole !" Et l’ange la quitta. (Lc 1,26-38)

 

1. Il y eut un jour où Marie fut confrontée à Dieu en personne.
Il y eut un jour où l’ange intervint. Il fait irruption dans la vie de Marie. Il s’adresse à elle personnellement, sans aucune confusion possible. Il lui fait parvenir un message sans équivoque. Elle ne peut nier qu’il s’agit bien d’elle, qu’il s’agit bien de Lui, et d’une décision à prendre. _ Situation de toute vocation à sa naissance. _ On se souvient deJacobau sortir du songe :"Ce lieu est saint, et je ne le savais pas "(Gn.28/16) ouMoïseau buisson ardent : il reçoit une mission sans équivoque. Sa vie va en être changée. Il reçoit de Dieu, et non plus de lui-même, la mission de sauver son peuple de l’esclavage et de la non-existence. Cette sortie des griffes du Pharaon est aussi improbable humainement que la naissance virginale !

2. Marie, avant de donner son accord, connaît la crainte.
Elle est bouleversée par le message de l’ange. Ce n’est évidemment pas la peur vulgaire de perdre ses biens, sa tranquillité ou sa liberté, mais cette conséquence tirée de la certitude d’être en présence de Dieu. C’est une crainte révérencielle, divine, comme celle que connaît Simon, lors de son appel qui coïncide chez Luc avec la pêche miraculeuse :Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un pécheur !(Lc 5,8)
Cette crainte est liée à tout contact vrai avec le Seigneur. Elle est même un critère d’authenticité. Si au contraire, on voulait disposer librement de sa vie, on prendrait toutes les assurances et les garanties nécessaires.
Il est bien normal que nous connaissions cette crainte.
Et l’ange rassure Marie :"Ne crains pas Marie, tu as trouvé grâce auprès de Dieu"(Lc 1,30)
Ceci nous invite à avoir, nous aussi, cette conviction, que nous avons trouvé grâce auprès de Dieu et qu’il nous donnera tout ce dont nous avons besoin pour assumer ce qu’il nous demande.
C’est le fameux : "Ne crains pas !" qui retentit à travers tout l’Evangile, qui a fait des merveilles ces dernières décennies et qui n’a pas encore réussi à rassurer le monde.

3. L’objection
"Comment cela peut-il se faire puisque d’homme, je ne connais point ?"_ Sans revenir sur ce que nous avons déjà dit, on peut voir une autre nuance dans cette objection, surtout si nous la rapportons à notre propre situation : nous pourrions traduire par "Comment, Seigneur, à vues humaines, ces choses-là peuvent se réaliser ?" Car aucune vocation n’est réalisable à vues humaines, aucun mariage ne peut réussir voué aux seules forces humaines.
Marie reçoit la réponse que nous aussi nous recevons :"L’Esprit-Saint viendra sur toi !"
Nous avons reçu la force de l’Esprit-Saint, par la grâce du sacrement. C’est lui qui nous fait ce que nous sommes (ou qui nous fera ce que nous devons être). Le meilleur de ce que nous vivons ne vient pas de nous, mais de Dieu en nous.

4. Le Fiat de Marie
Finalement le sommet de l’Annonciation c’est ce OUI, cet accord que Dieu trouve chez Marie. Elle entre dans son projet, avec simplicité et franchise, sans pouvoir calculer ce que sera l’avenir :"Voici la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole"
La formule elle-même est saisissante. Marie ne dit pas : je décide de dire oui. Elle s’offre, elle accepte d’être prise. Elle entre dans ce jeu qui la dépasse et de plus elle demande qu’il lui arrive ce qu’on a dit et qu’elle ne peut saisir. Qu’il arrive Celui qui arrive, qu’il advienne, qu’il soit le bienvenu ! [Ce qu’avait écrit le Père Abbé de Tibbirhine]. Et cet assentiment de Marie implique l’accord de Joseph, qui aura sa propre annonciation. Joseph qui ne dit mot, mais qui acquiesce.
Ainsi en est-il de notre engagement que ce soit dans la vie religieuse, ou que ce soit dans le mariage.
Nous n’avons pas la prétention de faire au Seigneur un grand cadeau. Nous ne sommes pas non plus des acteurs bien efficaces.
Nous acceptons que la Parole de Dieu fasse en nous son œuvre et nous savons que cela est irréversible.

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 17:27

 

 

 

 C'est une arme puissante que la prière, un trésor indéfectible, une richesse intarissable, un port à l'abri des tempêtes, un réservoir de calme ; la prière est la racine, la source et la mère de biens innombrables... Mais la prière dont je parle n'est ni médiocre, ni négligente ; c'est une prière ardente, jaillie de l'affliction de l'âme et de l'effort de l'esprit. Voilà la prière qui monte jusqu'au ciel... Écoute ce que dit l'écrivain sacré : « J'ai crié vers le Seigneur quand j'étais dans l'angoisse, et il m'a exaucé » (Ps 119,1). Celui qui prie ainsi dans son angoisse pourra, après la prière, goûter en son âme une grande joie....

Par « prière » j'entends non pas celle qui est seulement dans la bouche, mais celle qui jaillit du fond du cœur. Comme les arbres dont les racines s'enfoncent profondément ne sont ni brisés ni arrachés, même si les vents déchaînent mille assauts contre eux, parce que leurs racines sont fortement enserrées dans les profondeurs de la terre, de même les prières qui sortent du fond du cœur, ainsi enracinées, montent vers le ciel en toute sûreté et ne sont détournées par aucune pensée de manque d'assurance ou de mérite. C'est pourquoi le psalmiste dit : « Des profondeurs j'ai crié vers toi, Seigneur » (Ps 129,1)...

Si le fait de raconter à des hommes tes malheurs personnels et de leur décrire les épreuves qui t'ont frappé apporte quelque soulagement à tes peines, comme si à travers les paroles s'exhalait une brise rafraîchissante, à combien plus forte raison si tu fais part à ton Seigneur des souffrances de ton âme trouveras-tu en abondance consolation et réconfort ! En effet, souvent les hommes supportent difficilement ceux qui viennent se plaindre et pleurer auprès d'eux ; ils les écartent et les repoussent. Mais Dieu n'agit pas ainsi ; au contraire il te fait approcher et t'attire à lui ; et même si tu passes toute la journée à lui exposer tes malheurs, il n'en sera que mieux disposé à t'aimer et à exaucer tes supplications.


Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
Homélies sur l'incompréhensibilité de Dieu, n°5 (trad. En Calcat)

 

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 17:13

 

 

 

Que j'aurais bien voulu être prêtre pour prêcher sur la Sainte Vierge ! Une seule fois m'aurait suffi pour dire tout ce que je pense à ce sujet.

      J'aurais d'abord fait comprendre à quel point on connaît peu sa vie. Il ne faudrait pas dire des choses invraisemblables ou qu'on ne sait pas ; par exemple que, toute petite, à trois ans, la Sainte Vierge est allée au Temple s'offrir à Dieu avec des sentiments brûlants d'amour et tout à fait extraordinaires ; tandis qu'elle y est peut-être allée tout simplement pour obéir à ses parents... Pour qu'un sermon sur la Sainte Vierge me plaise et me fasse du bien, il faut que je voie sa vie réelle, pas sa vie supposée ; et je suis sûre que sa vie réelle devait être toute simple. On la montre inabordable, il faudrait la montrer imitable, faire ressortir ses vertus, dire qu'elle vivait de foi comme nous, en donner des preuves par l'Evangile où nous lisons : « Ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait » (Lc 2,50). Et cette autre, non moins mystérieuse : « Ses parents étaient dans l'admiration de ce qu'on disait de lui » (Lc 2,33). Cette admiration suppose un certain étonnement, ne trouvez-vous pas ?

      On sait bien que la Sainte Vierge est la Reine du Ciel et de la terre, mais elle est plus mère que reine, et il ne faut pas dire à cause de ses prérogatives qu'elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil à son lever fait disparaître les étoiles. Mon Dieu ! que cela est étrange ! Une mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants ! Moi je pense tout le contraire, je crois qu'elle augmentera de beaucoup la splendeur des élus. C'est bien de parler de ses prérogatives, mais il ne faut pas dire que cela... Qui sait si quelque âme n'irait pas même jusqu'à sentir alors un certain éloignement pour une créature tellement supérieure et ne se dirait pas : « Si c'est cela, autant aller briller comme on pourra dans un petit coin ».

      Ce que la Sainte Vierge a de plus que nous, c'est qu'elle ne pouvait pas pécher, qu'elle était exempte de la tache originelle, mais d'autre part, elle a eu bien moins de chance que nous, puisqu'elle n'a pas eu de Sainte Vierge à aimer, et c'est une telle douceur de plus pour nous.




Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l'Église
Derniers Entretiens, 21/08/1897 (OC, Cerf DDB 1996, p.1102)


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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 17:36

 

 

 

 

 

 

Marie devait d'abord devenir une Marthe avant de devenir réellement une Marie. Car tant qu'elle restait assise aux pieds de notre Seigneur elle ne l'était pas encore : elle l'était par le nom, mais pas encore par sa réalisation spirituelle.

      Certaines gens poussent les choses si loin qu'ils veulent s'affranchir de toutes les oeuvres. Je dis que cela ne va pas ! Ce n'est qu'après le temps où ils ont reçu le Saint Esprit que les disciples ont commencé à créer quelque chose de solide. Marie aussi, tant qu'elle était assise aux pieds de notre Seigneur, apprenait encore ; elle venait seulement de se mettre à l'école ; elle apprenait à vivre. Mais par la suite, quand le Christ fut monté au ciel et qu'elle a reçu le Saint Esprit, alors seulement elle a commencé à servir. Elle a traversé la mer, a prêché et enseigné et est devenue une collaboratrice des apôtres.

      Dès le premier instant où Dieu est devenu homme et l'homme Dieu, le Christ aussi a commencé à travailler en vue de notre béatitude, et cela jusqu'à la fin, quand il est mort sur la croix. Il n'y a pas un membre de son corps qui ne participe à cette grande oeuvre.




Maître Eckhart (vers 1260-1327), théologien dominicain

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 17:38

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Celui qui ne connaît pas Dieu, tout en pouvant avoir de multiples espérances, est dans le fond sans espérance, sans la grande espérance qui soutient toute l'existence (cf Ep 2,12). La vraie, la grande espérance de l'homme, qui résiste malgré toutes les désillusions, ce peut être seulement Dieu -- le Dieu qui nous a aimés et qui nous aime toujours « jusqu'au bout », « jusqu'à ce que tout soit accompli » (Jn 13,1;19,30).

      Celui qui est touché par l'amour commence à comprendre ce qui serait précisément « la vie ». Il commence à comprendre ce que veut dire la parole d'espérance dans le rite du baptême : « De la foi j'attends la vie éternelle », la vie véritable qui, totalement et sans menaces, est simplement la vie dans toute sa plénitude. Jésus, qui a dit qu'il est « venu pour que nous ayons la vie et que nous l'ayons en plénitude, en abondance » (Jn 10,10), nous a aussi expliqué ce que signifie « la vie » : « La vie éternelle, c'est de te connaître, toi le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jn 17,3). La vie dans le sens véritable, on ne l'a pas en soi, de soi tout seul et pas même seulement par soi : elle est une relation. Et la vie dans sa totalité est relation avec Celui qui est la source de la vie. Si nous sommes en relation avec celui qui ne meurt pas, qui est lui-même la Vie et l'Amour, alors nous sommes dans la vie. Alors nous vivons.


Pape Benoît XVI
Encyclique « Spes Salvi », 27 (trad © copyright Libreria Editrice Vaticana)



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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 16:25

 

 

Puisque régner dans le ciel n'est rien d'autre que d'adhérer à Dieu et à tous les saints, par l'amour, en une seule volonté, au point que tous n'exercent ensemble qu'un seul et même pouvoir, aime donc Dieu plus que toi-même, et déjà tu commences à tenir ce que tu veux posséder parfaitement dans le ciel. Accorde-toi avec Dieu et avec les hommes -- si du moins ceux-ci ne se séparent pas de Dieu -- et déjà tu commences à régner avec Dieu et avec tous les saints. Car, dans la mesure où tu t'accordes maintenant avec la volonté de Dieu et avec celle des hommes, Dieu et tous les saints s'accorderont avec ta volonté. Si donc tu veux être roi dans le ciel, aime Dieu et les hommes comme tu le dois, et tu mériteras d'être ce que tu souhaites.

      Mais cet amour, tu ne pourras le posséder à la perfection que si tu vides ton coeur de tout autre amour... Voilà pourquoi ceux qui remplissent leur coeur d'amour de Dieu et du prochain n'ont de vouloir que celui de Dieu, ou celui d'un autre homme, pourvu qu'il ne soit pas contraire à Dieu. Voilà pourquoi ils sont fidèles à prier, ainsi qu'à s'entretenir et à se souvenir du ciel ; car il leur est agréable de désirer Dieu et de parler de celui qu'ils aiment, d'entendre parler de lui et de penser à lui. C'est aussi pourquoi ils se réjouissent avec qui est dans la joie, ils pleurent avec qui est dans la peine (Rm 12,15), ils ont compassion des malheureux et ils donnent aux pauvres, car ils aiment les autres hommes comme eux-mêmes... Oui, c'est bien ainsi que « toute la Loi et les prophètes se rattachent à ces deux commandements » de l'amour.






Saint Anselme (1033-1109), moine, évêque, docteur de l'Église
Lettre 112, à Hugues le reclus ; Opera omnia, 3, p. 245 (trad. Orval

 

 

 

 

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